mercredi 21 novembre 2012

Barbara Gould...



Salut les femens!

Pendant que les curetons se mettent à l'aise niveau haine avec leurs copains pédés et que les féministes se font péter la gueule par les skinheads du Vatican, le monde fluo et décalé du skateboarding demeure une enclave de "fresheur" où règne glamour, abondance et lascivité.
Preuve en est cette petite intrusion dans le doux quotidien californien de Leticia Bufoni.

Réveil difficile en mode "permanent vacation" et là c'est la déferlante,  le swell de la mort, drapeau rouge à Venice Beach! Cinq placements produit en moins d'une minute!

Le "way of life" s'impose, la montre Nixon pour ne pas oublier que le temps passe et que "Endless summer" n'est qu'un film, les baskets "trendy" de chez Osiris sur la moquette pour faire rager maman et rester rebelle , la combi' Volcom au cas où l'eau soit à moins de 25°... Mais avant toute chose, un petit énergie boire rouge taureau pour passer le bonjour aux copains dispersés "all around the world" via Skype et en profiter pour revendiquer sa filiation à la grande famille Apple! Un brin de rouge sur les lèvres pour rester séduisante malgré les croûtes sur les genoux, pas de placement produit sur ce coup là, les équipementiers de la beauté féminine attendrons un peu. Et en route pour l’aventure.

Cheveux au vent, un bel éphèbe amateur de glisse dans son sillage, probablement son "boyfriend", un petit "smoothie" en sa compagnie pour compenser les risques de cancer liés à la boisson précédente, elle descend de la colinne sur son skate plastifié et rétrograde.  Au bout du chemin, la plage est là. A l'horizon, le soleil se couche déjà. La journée a été courte. Qu' a t elle bien pu foutre la veille? Surement pris des drogues et s’être couchée a l'aube en compagnie de son crew après le vernissage de l’expo d'un copain street artist à l'allure décontracté... Mais la pub ne le dit pas et le doute subsiste
Ce que dit la pub?

Que nous sommes en 2012 et que le skate est devenu suffisamment glamour pour les femmes Barbara Gould amatrice de glisse urbaine. En somme, fini l'image crado... Mesdames n'ayez plus peur de passer pour des lesbiennes! Mettez vous au skate!

Allo les femens? Ici Rucky en direct sur Skatouze Monde

vendredi 9 novembre 2012

Réaction à chaud


D'ici peu David Gonzalez sera le nouveau "Skater of the Year", j'ai demandé aux oracles et ils ont confirmé! "He's the man" m'ont-ils glissé à l'oreille!

En attendant, chez Skatouze Monde on s'en contre branle de l'avis de Thrasher, Phelps et sa secte.
Et si les gueux du skateboard moderne choisissent entre Dylan Raideur dans le bas du dos et le petit  ressortissant colombien amateur de barreaux métalliques ce sera jamais plus exitant qu'un second tour de présidentielle!
Thrasher vous demande votre avis! Ils sont sympas! Nous on se fout bien de tout ça... Bien que des rumeurs circulent à propos de l'éventuelle présence d'électeurs de Fred Gall au sein de la rédaction. Mais là n'est pas la question.

Suite à une réunion  mouvementée d'approximativement 2 secondes, le staff Skatouze a élu arbitrairement mais objectivement David Gonzalez meilleure raison de s'en remettre à la haine et la violence 2012.

Et le jeune en question sera plus facile à appréhender qu'une communauté nomade telle que les roms. Pour se débarrasser de lui, aucun escadron de CRS ne sera nécessaire, pensons un peu aux coûts de l'opération je vous prie, l'étouffer dans sa sauvage crinière de glam rocker colombien sera suffisant et tel le Mossad à la bonne époque, nos hommes de mains sont déjà en route pour LA afin de faire le sale boulot...

Mais me voilà, bien hatif en besogne. Prononcerais je le verdict du tribunal avant meme d'avoir énoncé les faits qui lui sont reprochés? Si certains se contenteraient volontiers d'un jugement et d'une sentence expéditive, d'autres sont en demande d'arguments, de plaidoyers et de justice... Accordons leur cette illusion et argumentons le verdict.
N'oublions jamais que le glam rock est détestable en tout point de vue, que son hybridation au skateboard à travers le port ostentatoire de maquillage satanique de type Kiss est intolérable d'autant plus quand ce dernier se rajoute au bandeau dans les cheveux, à l'instar de Bjorn Berg ou Josh Kasper. Et la wild criniere n'est rien sans une parfaite wild attitude véhiculée par un double fuck aux lecteurs de Thrasher (bon pour le coup, ils l'ont pas volé) et la salive de sa langue pendue ne lubrifie en rien l'immondice du personnage. La pilule ne veut décidement pas passer.
Ajoutons à cela les petits "yeah" aigus ,digne d'une groupie de Tokyo Hotel un soir de pleine lune, en mode double cornes du diable en fin de son marteau moment estampillé Thrasher Made in America et nous en arrivons à un verdict unanime et sans appel du jury!
David Gonzalez est coupable d'incitation à la haine et à la violence. Incitation qui ne sera plus désormais, je reçois à l'instant même un fax de nos gars à Los Angeles m'annonçant le bon déroulement de l'expédition punitive dont je parlais un peu plus haut dans ces lignes!
Peace, Love , Unity
Rucky

jeudi 8 novembre 2012

Emo punk à chien et T-Jupe

Bon nombre d'entre vous ont dû se pignoler ardemment en matant une des vidéo part de Ben Nordberg, ce jeune anglais dégingandé.

Dès le début de sa vidéo part internet pour flip, il nous gratifie d'un superbe t-shirt beaucoup trop long qu'il immisce sous un pull noir. Il vient d'inventer la T-Jupe.
Mais merde quoi ! C'est pas avec des mecs comme ça qu'on va ramener un peu de brutalité dans ce monde décidément bien aseptisé du skateboard moderne ! Ca me rappelle directement un truc du genre le lac des cygnes ou je sais pas quoi.
Si vous poussez le vice à regarder sa vidéo part entièrement vous remarquerez qu'il s'affuble constamment soit de vieilles loques qu'on n'offrirait même pas au plus dégueu des clochards, soit de cols en V ou plongeants de grosse pute avide de queue, le tout cumulé à une coupe de type Jean sarkozy. Vous avez là skateboarder contemporain. Ce type là ne sait plus du tout où il en est. On ne sait même plus si on regarde la vidéo part d'un skater pro ou celle d'une pucelle de 14 ans.

Ici on combine pas mal d'éléments:
   Le regard "mets moi la profond"
   Le collier SM
   La T-Jupe semi transparente incroyable
   Les bottines

L'air de dire "j'entretiens mon look d'emotional jardinier tout en me palpant équivoquement les parties"

  Ce mec là doit être vachement pote avec Dylan Raideur (auquel mon associé Luc a consacré un petit article).

Une des autres particularités de ce planchiste est qu'il n'utilise absolument jamais ses bras lorsqu'il patine. Comme si c'était totalement dépassé de chercher l'équilibre avec les bras. Il faut avoir l'air de s'en cogner voire même de détester skater pour être "stylisé" de nos jours (regardez autour de vous).
Arborez votre regard le plus mystérieux, collez vos bras le long de votre corps svelte, une photo en noir et blanc avec des bagues et une clope et vous deviendrez probablement le nouveau ben nordberg/dylan raideur assez rapidement








Sur celle là on peut tout simplement dire que le skate est mort.









Voilà ce à quoi on peut être assimilés aujourd'hui, de grosses tantouzes super stylées.
      On peut même parler de SWAG à ce niveau là je pense.

mardi 6 novembre 2012

Interlude philosophique: "Contre-histoire du skateboard" par Bernard-Henri Léwis


Skatouze Monde donne carte blanche au philosophe culturiste Bernard-Henri Léwis. Un point de vue, brillant, passionné et objectif sur la nature intrinsèque du skateboard et sur son évolution dans le temps, qu'a bien voulu nous offrir le penseur germano-loupiacois.

ATTENTION : Cet arclite n’est pas un arclite sur la reproduction animalière.



QUENELLE INTRODUCTIVE :
  

Après quelques réticences à m’élancer, c’est avec une certaine classe qu’il me faut prendre les devants, ma bite et mon stylo , devant la pesanteur ambiante . A la façon d’un débutant en skate voilà ma première accélération, pointent déjà devant moi les premiers obstacles, préparation hésitante du premier gap…J’ arrive rock’n’roll sans aucun contrôle de ma vitesse et je fonce droit sur les clochards qui dorment, first trick dudes !
Le skate et l’écriture n’ont rien de vraiment similaire avec le jeu ,puisque dans l’un comme dans l’autre ils déploient leur propres cadres de vénération, leur commencement n’a rien de prophétique, c’est une promesse à lui seul. 

Au commencement il y avait…il y avait… il y a toujours l’essentiel ! « L’homme créa Dieu disent les plus subtils ».
Commençons donc par les questions,
Qu’en est-il du progrès si ce n’est de perfectionner la crème dépilatoire, le gel à cul ou les capotes goût salami, la culture peut-elle encore s’associer à une forme discrète de progrès ? Les jeux ne sont-ils-faits que pour développer les capacités cognitives de l’enfant dans la crainte d’une décadence possible à l’âge adulte ? Voilà tout ça c’est des questions…

A propos du jeu, la théorie marxiste de l’histoire semble peu efficace pour expliquer que le divertissement fut autrefois le plaisir de la multitude dans le fait de raccourcir les gueux dans la Grèce antique et que de nos jours, il soit associé à la falsification de l’instant de plaisir avec N. Aliagas comme représentant. Déjà fock ! Tout n’est pas explicable par les « relations entre forces productives ». Non Mister Marx! Toutes les sociétés ne sont pas plus expérimentées que les précédentes dude ! … Pauvre Grèce, un dicton grec dit d’ailleurs : « De l’épine pousse la rose et de la rose pousse à nouveau l’épine » que le skate soit cette dernière épine, au nom de la rose ou au nom de Dieu!

Pour ce qu’il en est du progrès, la roue, cette invention formidable, que l’on désigne parfois comme la plus grande avancée de la science, servait autrefois à utiliser la force de traction des bœufs pour cultiver. L’apparition du skateboard est cet évènement permettant aux « bœufs » de reprendre le pouvoir sur la fonction initiale de la roue, avec la roue ils se cultivent eux-mêmes ;ils gagnent encore en autonomie, ils redécouvrent grâce au synthétique des valeurs naturelles. Ils se jouent de la roue, ils font d’elle la condition d’un progrès et non sa synthèse. Seule prérogative que l’on demande encore à la roue ? Qu’elle puisse aussi rouler d’elle-même, la condition immanente au progrès dans ce domaine devient le mouvement humain entraîné par la roue, comprenez-vous l’utilité ? Que la roue s’enivre de pouvoir enfin dérivé de son rôle, lorsque le skateur devenu maître la délivre, vive la roue-libre. Dans ce monde il y a ceux qui ont un skate et ceux qui creusent, toi tu creuses !

Toute étude historique, si elle est faite sérieusement, ne saurait se passer de la présentation de celui qui la vit, une brève présentation de ma personne s’impose donc : 
« En quelques manières, je suis le rail à nutshot sur lequel tout le monde se brise, que les audacieux me respectent, plus on me prend de haut plus je casse les couilles ! Des mauvaises chutes lecteurs Indianajonesques va y en avoir ! Je suis un peu comme un homophobe en pleine ascension à San Francisco qui cherche une armurerie, comme un toréador fier, la taupe au guichet qui salue la foule d’un clin d’œil tel Dave avec la mi-mole dans une féria j’ arrive pour palper des culs transpirants . Mon plus grand moment de gloire en skate fut une tirette noseslide sur une bonne dizaine de centimètres à l’age de 13ans sur le trottoir waxé d’une gare rurale, inoubliable ! Majestueux ! Mythique ! Ouais uniquement pour moi, bref fermez-là !!!!Cette fois-ci j’arrive en fonky backside talkshit ! »

ANAL-LISE :

Par quoi commencer si ce n’est par le constatable, le style, prenons les faits pour ce qu’ils sont. Il y a eu le californien blondinet cheveux aux vents qui était certainement la réponse dialectique à la sale face de Ringo Star dans les 70’s , une sorte de queutard qui ne pouvait se priver d’un petit bout de vermisseaux quand la bise fut venue, si t’étais pas blond t’ étais pas bon !
Plongeons dans l’abîme, dans les 90’s ( oui car il n’y a jamais rien à dire sur les années 80, de la merde en boîte,; Patrick Swayze, les Bronzés ,Karl Léwis, TopGun, le sèche linge…) où le jean baggy faisait fureur dans le mouvement skateboardistique à compléter avec une coupe lowcost ou une casquette de merde à l’envers, sans oublier les shoes de deux kilos chacune sous lesquelles se déchirait le jean, ça c’était la classe américaine…bullshit !
2012, année apocalyptique, prenons un jean slim très adapté pour pour les gay pride les plus dépravées que multiplie des chaussures de plage que multiplie une raie du cul à l’air avec une veste à motif le tout au carré de la coupe de scout de 10ans planquée sous une NEW Era flashy et l’on obtient après un calcul long mais simple ,un rebelle hermaphrodite… « Mais c’est qui ce mec il est trop swag !? »… bordel de queue ! Que les gamines aient des goûts de chiottes c’est leur problème mais un peu de charisme les mecs mer-de, la board c’est pour skater ou pour se l’enfiler ?

Imaginons à la manière hégélienne une synthèse dialectique du style des skateurs pour 2030 et l’on obtient une référence de l’infâme, je vous laisse vous faire votre idée , le dégueu-en-soi…
Reconnaissons que le style vestimentaire « des skateurs » et de plus en plus similaire (dégueulasse) avec la mode de son temps, il était pourtant un élan émancipateur qui tombe peu à peu sous les coups « des trop nombreux » , « du troupeau », dans une analyse macrosociale ( de groupe), absolument !

Sans véritable transitions, reconnaissons l’importance de différencier le signe de son sens sous le miroitement dangereux de la perspective (phase de repos pour toi lecteur)… …Celui qui bat sa femme ne fera pas forcément des grinds bien gras sur un curbs bien au carré !
Le fou et le plus raisonné des hommes ne peuvent être discernés par le même signe (chacun fait un ollie par exemple).
C’est l’ordre dans la succession des signes qui est le seul capable de jeter l’anathème sur l’un ou l’autre. 
Ainsi, certains ne se reposent pas en haut des modules, ils se perchent pour mieux regarder leurs proies (ou pour regarder le fessier de jeunes filles approchant la majorité). 
D’autres ne choisissent leurs tricks qu’au dernier moment, c’est visible et interprétable, ceux-là sont des freestylers aussi dans la vraie vie. 
Dernier exemple, ceux qui choisissent leurs tricks en fonction de… (leur concurrent, la situation CONTESTuelle, ta mère en short ) sont encore dans la recherche d’approbation ; dans le conflit des affects .
 Percevez-vous encore cet héritage? Cette animalité dans votre façon de skater? Ça c’est un truc qui me fait vous dire : « J’adore ce que tu fais en ce moment." Mon regard vous gêne mais vos gènes me regardent sachez que les vrais reconnaissent les vrais.


Je vais questionner en ces termes, est-ce un regain de vitalité qui vous a emmené à la pratique du skate? Etes-vous la malléable et frivole résultante d’un évènement historico-culturel qui, à peu de choses prêt, aurait pu faire de vous des adeptes de Raël ou des putes accrocs au crack ? Vous dirigez vous dans la vie grâce au skate ou est-ce le skate qui vous dirige ? Etes-vous au skate le Jacques Mayol ou le petit Grégory de l' apnée ? Nous ne sommes tous qu’un gap plus ou moins grand entre héritages et libertés.
« Skater et chier c’est pareil, c’est quand on commence à le faire dans les lieux publics qu’on a des problèmes ».

DE LA TECHNIQUE …..

Après ce petit spot bien sympa sur le skate et ses apparats historiques, il va falloir rentrer dans l’être, je pense que personne ne s’en plaindra, rentrer dans l’être c’est mon dada, c’est le début de la vert, de la vertigineuse image de soi, et un aller-retour un !

Espérons que le texte ai déjà pu mettre de côté les plus faibles d’entre vous, je veux qu’il ne reste que des guerriers, « le savoir est une arme » dit- on, qu’elle ne serve pas à se défendre mais à évaluer ses limites, et je me mets volontiers le couteau sous la gorge : « la douleur peut être une source de plaisir»(avec l’accent allemand) dit-on aussi. Si le skate est un art alors il vénère Dionysos sans l’ombre d’un doute, il a assez de caractère pour cela, une certaine inconstance dans le rythme, dans l’espace aussi pour qu’il puisse vivre .Il n’a nul besoin de temple comme les apolliniens le préconiseraient pour augmenter sa puissance, non c’est du mouvement qu’on besoin les dionysiaques pour exister, c’est avec ce dernier qu’ils nourrissent leur art ! « Y’ a du danzer ou ça ? Z’adore ça le danzer moi ! ».
Ce vers quoi je veux tendre par-là, c’est que malgré le fait qu’il y ai pratiquer et pratiquer (cf. le petit Grégory du skate) , il faut reconnaître le potentiel de chacun, mieux ,la réelle similitude des êtres, de ceux qui veulent libérer leur esprit, libérer le corps (cf. Jacques Mayol de l’apnée) doit être le principe fédérateur en amont de la pratique. Pour prendre l’exemple des écoles de skate, leur but n’est –il pas plutôt de montrer de réels exemples de vie « libre » que de repositionner le pied arrière du bambino? De montrer l’étendue des possibles plutôt qu’un schéma logique de progression adapté à l’enfant? Faut-il leur épargner les souffrances qui potentialisent la réussite future ? Faut-il reproduire les exigences de performance que les skateurs en herbe subissent déjà à l’école et chez eux ? Je ne pense pas que cela soit une clé vers l’excellence, la liberté est à acquérir, ou plutôt en constante acquisition voilà selon moi le concept fondamental dans l’apprentissage, dans la répétition ou dans la pratique : 
« Sois heureux et alors fais ce qu’il te plait »… quitte à ramasser tes chicos, à saigner du cul et à te faire surnommer « The king of Scorpions » ; quoi de mieux pour approcher une princesse du désert ! Et pourquoi pas !
A toi skateur qui n’écoute pas Maxime Leforestier tu sais que tu as le choix, que même les trottoirs de Manille t’appartiennent ,que tes cadres de vénérations à tes débuts ne doivent pas durer, qu’il n’ y a pas d’idoles ici, que l’élève doit passer maître le plus tôt possible, que dans le Skate le commencement n’a rien de prophétique et ce malgré les Christ Air qui « clouent » le public en fin de carrière. Le commencement c’est ton seul commandement. C’est le tien de toi !

POUR ME FINIR :

Dans une société auto-instituée telle que la nôtre ; où la pensée héritée fait bon ménage avec les « réformes » politique à la mords -moi la nouille, il y a dans les skate en tant que mouvement social une place pour la liberté d’action et pour l’initiative individuelle. L’histoire du skate n’est pas encore tracée, et on ne participe pas à l’histoire en mettant un bulletin secret dans une urne qui ne laisse que deux choix possibles, pas de choix possibles. Mais il y a ici une interprétation nouvelle en terme d’esthétique, d’art, d’engagement, de vérité ,de fraternité, d’ apprentissage qui peut finalement permettre à celui qui pratique de renouveler avec des valeurs perdues ou pourquoi pas d’instaurer un nouveau cadre de valeurs .
« Un flip ou un Rembrandt qu’importe ! C’est à sa patte que la reconnaissance se donne à l’artiste »

Je finis avec un beau truc, un beau trick et une belle trique !

CAP Vente/ Mise en rayon (spécialité skateboard)


Bonjour,
Asseyez vous et décryptons ensemble cette pub vantant les mérites d'une marque de souliers de skateboarding. Accessoirement, elle vante aussi les bienfaits du dandysme surfait et du col en V... Mais ce serait là confondre le vecteur et le produit!
Qu'on à nous vendre ces jeunes créatifs? Et comment vont il réussir à nous vendre des godasses de jeunes cadres dynamiques adaptée à la pratique intensive du skateboarding l'après-midi et à la lecture de Beaudelaire le soir venu? Deux questions auxquelles nous allons tacher de répondre ensemble aujourd'hui. A ce moment là, si vous n’êtes pas trop con, vous vous rendez compte qu'une partie de la réponse à la première question réside dans la seconde! Vous comprenez vous? Non? Pas grave... Reprenons je vous prie.

Donc, comme nous l'avons esquissé au cours de notre introduction, un célèbre équipementier de la glisse fun et raffinée en milieu urbain tente de vendre les nouveaux souliers de sa nouvelle égérie. En l’occurrence, un jeune mannequin californien qui, par bonheur pour les jeunes créatifs derrière tout ça, se demmerde pas trop mal en planche à roulette...
Mais comment attirer l'attention du chaland sur ces godasses qu'elles sont biens pour aller au piano bar!

C'est à ce moment là qu'entre en scène le jeune et ténébreux Dylan. Laissant parler ses pieds et son skateboard,  se crée alors un contraste époustouflant entre le rouge le plus érotique de l'histoire du godillot et une Californie soudain devenue vieille pellicule noir et blanc. La classique cours d'école sud californienne devient désuète voire obsolète et la figure, pourtant guère aisée, n'est plus que le résultat de la magnificence du sabot magique!

Le tour est joué. Le décors, le trick et le skater sont tour à tour relégués au second plan laissant ainsi la vedette à la tennis de ville au rouge obsédant. La suite est une affaire de pensée instatanée du consommateur, en l’occurrence d'un skater qui aimerait le jazz et le café crème et ça fait une petite différence avec ce qu'on a pu connaitre par le passé... Comme ça, par exemple.


Ou encore ça,


Alors, oui, jeunes ingrats que vous êtes! A la vue de cette vieille pub, si vieille qu'elle n'a du exister que sur papier, vous vous dites:
"Ya quand même eu du progrès dans le marketing de la basket de l’extrême!" et à mon tour de vous donner raison en affirmant sans l'once d'un doute que c'est pas déguisé en Josh Kasper ou en Chris Dobstaff  que vous vous taperez des ladys raffinées au café philo autour d'un canon de Cotes de Bourgogne!
Mais, et afin d'atténuer le propos, laisser moi rassurer les plus sceptiques d'entre vous. D'ici quelques années, les mannequins skateboarders androgynes en slim, en mocassins rougeâtres et en chemisette de lin au col échancré seront à leur tour devenus has-been et on se souviendra en gloussant à quel point le skate était ridicule en 2012!
Merci pour votre attention
Ruc

Ps: Un de ces quatres on dissertera sur une autre forme de placement produit basée sur le déguisement de bucheron et la Classe internationale! 


lundi 5 novembre 2012

From behind the faggots

Allo les studios, ici Rucky en direct du siège social Skatouze Monde.
Alors ouais... On est de retour...
Internet n'a pas de mémoire et les précédentes versions du légendaire blog que vous êtes en train de consulter ont disparu ce cette foutu toile d'araignée qu'on appelle le web... On aurait fait un fanzine, on aurait des traces mais là, plus rien... et c'est pas plus mal... Au moins personne ne nous reprochera les saloperies qu'on a pu débiter sur le merveilleux monde du skateboard.
Oui, oui... Vous avez bien entendu! Le merveilleux monde du skateboard...Et ses pratiquants, les riderz' comme ils disent à la téloche. Plus rebelles qu'un groupe de cyclo touristes roulant de front sur une sinueuse route de campagne, plus autistes qu'un gros boutonneux fan de World of Warcraft, plus fashion que Jean-Michel Macumba, plus débiles qu'une équipe de rugby, plus arrogants que les abonnés de Vice et Télérama réunis... les skaters se croient malins mais feraient mieux de bosser si il veulent pas finir vendeur dans un skateshop, photographe ou pire, street artist...
Mais rassurez vous, âmes damnés du skateboard! Tel le phoenix, Skatouze Monde renaît une fois de plus pour faire régner l'ordre naturel des choses et, outrepassant les critères normatifs et arbitraires de la chimitude, nous n'épargnerons personne!
L'entretien qui suit a été réalisé en compagnie du co-fondateur de Skatouze Monde, David L. entouré de créatures sublimes mais au genre et à la sexualité douteuse. Mais tout d'abord, petite entracte visuelle avec l'aimable participation des graphistes gays du staff Skatouze!


Salut David, peux tu nous dire où nous sommes?

Nous sommes à Bangkok, au LadyBoysShowPalaceHotel en compagnie de mon acolyte Rucky...

Mais que faites vous là?

Officiellement, nous sommes en séminaire, nous échangeons des idées, nous developpons notre nouvelle stratégie de communication et prospectons les nouveaux marchés toujours changeants de la si sympathique industrie du skate, bref nous remettons Skatouze World sur les rails... Officieusement, ce que nous faisons ici ne vous regarde pas...

Donc les rumeurs étaient fondées! Skatouze World est de retour. Mais où étiez vous pendant tout ce temps?

Avant toute chose, je tiens à préciser que Skatouze World n'a jamais été autre chose qu'un simple vecteur d'idées... je discutais récemment avec mon vieux pote Alexander Lebedev, il venait de racheter le journal Le Parisien et me disait, avec l' accent sévère d'un agent du KGB  "Tu sais David... Ce journal me coûte beaucoup d'argent, mais il représente un moyen de communication énorme. Grâce à lui je peux soutenir mes actionnaires, faire en sorte que les lecteurs intègrent notre idéologie..." Vision perspicace du business me direz vous...En somme, la dynamique communicative que nous avions essayé de mettre en place avec la seconde version du blog. Or à cette époque nous avons perdu pléthore d'actions placées dans l'industrie du fun, d'abord par le rachat de Volcom par le groupe PPR, puis par celui de Cliché par WorldWide... On a donc essayé d'injecter un peu de haine dans le skate et on a envoyé un prénommé MDV au casse pipe... Son blog a eu un franc succès auprès du public ingrat et boutonneux que sont les skaters. Mais ce ne fut pas suffisant pour déclencher le séisme qui nous aurait permit de truster le business rebelle mais néanmoins édulcoré du skateboard... C'est à ce moment là, que j'ai fait mes bagages pour ma Thailande natale où j'ai pu étoffer ma collec' de casquette Supreme en les échangeant contre du crack aux enfants qui, la nuit tombée, sortent de l'atelier. Bref, un retour à la vie simple... Quant à Rucky, il vient de me rejoindre suite à la fin de son CDD en tant que premier conseiller diplomatique de Bachar El Assad!

Dans votre logique propagandiste, un magazine ou plus généralement le format papier ne serait-il pas plus approprié?

Evidemment, le papier demeure un super moyen de communication. Cependant, notre champ d'action, le skateboard, pose une contrainte de taille...
Les skaters en age de lire Skatouze ne sont pas assez riches pour se payer des magazines et préfèrent dépenser leur RSA ou leurs primes paru dans l'alcool, le shit ou meme, la collec' de casquettes (ndlr; un sujet sensible au sein de la rédaction que Rucky abordera dans un prochain article)
Autre problème de taille, le papier est un support matériel, il constitue par la même un patrimoine mémoriel, si nous voulons propager au mieux nos idées nous devons bannir l'idée même de mémoire pour entrer dans l'ère de la pensée instantanée. Car la mémoire rend parfois nostalgique et le risque est alors que ce trop bon sentiment à l'égard du passé détourne l'attention du consommateur. Le passé n'est plus, il n'y a pas de place pour le "has-been" (en anglais dans le texte) quand il s'agit de business! Ce qui doit être acheté doit l’être maintenant. 

Vaste projet! Peux tu nous donner plus de nouvelles de Rucky?

Il est mort saoul au bar avec une hôtesse... T'auras de ses nouvelles bien assez tôt!

Ok, ok... prévoyez vous des nouveautés concernant le contenu du blog?

Tu commence à me gaver avec ton interview de merde... Je vais rejoindre Rucky au bar...Allé casses toi  fouille merde!

Entretien réalisé par Mitch Capital pour Skateboarding Policies. Traduit de l'anglais par Janet Biling.

Bientôt dans Skatouze Monde: "Contre histoire du skateboard". Une analyse fine et éclairée du philosophe culturiste Bernard Henri Léwis